
Après une année 2021 mouvementée mais marquée par la résilience du secteur bancaire mauricien, 2022 démarre sur des bases solides. La sortie définitive de Maurice de la liste de l’Union européenne, annoncée par des officiels cette semaine, est un pas dans cette direction, et génère déjà un regain d’intérêt pour le centre financier mauricien, soutient M. Daniel Essoo, CEO de la MBA, dans un entretien au journal Le Défi.
Maurice a été enlevé de la liste noire de l’Union européenne par la Commission européenne. Comment accueillez-vous cette nouvelle et quelles pourraient être les effets sur le secteur bancaire?
La sortie de Maurice a déjà été annoncée par des officiels de l’Union européenne. Nous comprenons que les procédures sont déjà en cours pour officialiser ce retrait, qui devrait être conclu et prendre effet dans quelques semaines, selon les mécanismes assez complexes de l’Union européenne. Nous attendons la conclusion de ces procédures avec enthousiasme – nous y sommes presque ! Déjà, nous constatons un regain d’intérêt pour le centre financier mauricien, et nous pensons que la sortie définitive viendra simplifier les transactions bancaires et augmenter les nouveaux projets.
Quel bilan faites-vous du secteur bancaire en 2021 ?
L’année 2021 a été mouvementée et marquée par l’incertitude, mais il y a eu beaucoup de points positifs. Pour moi, le constat principal est la résilience du secteur bancaire mauricien. Grâce à la bonne gestion des banques, et aux diverses mesures de soutien, les banques sont demeurées stables pendant l’année écoulée. Il faut aussi constater que les dépôts bancaires sont restés stables, avec même une légère croissance ; ce qui est rassurant par rapport à l’activité bancaire internationale et au Global Business.
Il faut se rappeler qu’au début de l’année 2021, les frontières étaient fermées aux touristes, peu de gens étaient vaccinés, et qu’en mars nous avons eu un deuxième confinement. Beaucoup de chemin a été parcouru depuis – la campagne vaccinale s’est effectuée avec succès, l’économie locale a repris des couleurs, et en octobre 2021 les frontières se sont rouvertes, avec beaucoup d’optimisme. Cependant, en fin d’année, l’émergence très soudaine d’Omicron et le bref passage de Maurice sur la liste rouge écarlate ont affecté les premières semaines de la reprise touristique. Donc, malgré une année en dents de scie, la stabilité a prévalu dans le secteur bancaire.
Nouvelle année s’accorde souvent avec nouveaux défis. Quelles sont les perspectives pour 2022 ?
L’année débute encore avec de l’incertitude, avec plusieurs pays européens qui considèrent actuellement de nouvelles restrictions. A Maurice, nous démarrons tout de même l’année sur des bases solides, avec une population vaccinée et une reprise touristique – ce qui présage bien.
L’année 2022 devrait être une année de relance. L’on s’attend à de nouvelles orientations stratégiques pour les services financiers, et le lancement de nouveaux projets locaux. Il y a cependant des défis à relever : les moratoires sur le remboursement des prêts expirent en juin 2022 ; le marché des changes reste sous pression, et nous devons veiller à rassurer les observateurs internationaux, dont Moody’s.